‘murs-murs du son’
Au choix : MARIACHI, GOLEM MECANIQUE
Édito
• MARIACHI (fr)
Nina Garcia offre une transe sonique et méditative sans égale. La preuve qu’il est encore possible à 29 ans de révolutionner la musique sans la disloquer, d’en fusionner les différents genres, et d’en conserver l’émotion rageuse et la pudeur intactes. Posture accroupie, guitare à plat sur les genoux, il y a de la magie dans son jeu d’où émanent des limbes stratosphériques déjà chargées d’orages électriques, évoquant de loin en loin les Canadiens historiques post-rock de Godspeed you ! Black Emperor. Fuir le confortable, le déjà-ouï, inviter l’auditeur à se décentrer, faire un pas de côté, s’extraire de ses habitudes. Il y a là des corps « mis en vibration » – le corps instrumental, le corps instrumentiste, les corps d’auditeurs – qu’évoque le musicologue Philippe Albèra ailleurs, chez le compositeur allemand Helmut Lachenmann, « comme si la musique perçait une couche supplémentaire, et en révélant la part de bruit, la part corporelle qui est à l’intérieur des sons, révélait en même temps les puissances cachées à l’intérieur de nos sentiments. » – Gauchebdo, Bertrand Tappolet
→ écoutez l’émission France Musique « le cri du patchwork » – « Tailler la guitare » – 2019
→ écoutez l’émission France Musique « l’expérimentale » – 2020
FORMATION :
Golem Mecanique travaille l’expérimentation vocale et instrumentale autour du bourdon et de la confusion des sons. Cette expérimentation a pour ambition de créer une projection sonore dense initiée par le feuilletage de fréquences instrumentales et vocales. Un projet ancré dans un monde intime et mystique, occulte et contemplatif. Une trilogie autour d’un Monde Antique réinventé, a commencé par ‘Chant IV’ (DSD records), puis ‘Medea’ (Standard in Fi), et s’est clôturée par ‘Nona, decima et Morta’ sorti en mars 2020 sur le label Ideologic Organ de Stephane O’Malley aux Editions Mego. On a aussi vu récemment Golem Mecanique en première partie de Sunn O))), invitée par le groupe à la Gaîté Lyrique en 2020.
« Plus épais, le noir s’y diffusant plus fort, plus concentré, teintant la matière dans sa masse – sans cesser de flotter, d’attraper le souffle, sans rien qui parasite, qui s’égare, qui ne fait charge pour rien -, encore une fois : l’œuvre – la voix, les drones – respirent, tranquilles, habités de leur objet. » Gutsofdarkness.com
FORMATION :
Karen Jebane : boîte à bourdons, voix, dispositif magnétique