01/11/2023 / AGENDA NOVEMBRE 2023
AGENDA NOVEMBRE 2023
Cher.es ami.es bonjour,
Novembre est le onzième mois des calendriers grégorien et julien. Ce mois dure 30 jours. Il est le troisième mois de l’automne météorologique dans l’hémisphère nord alors qu’il est associé au printemps dans l’hémisphère sud, mais aussi le premier mois hivernal (estival dans l’hémisphère austral . Si on sait tout ça, c’est grâce à Wikipédia. Ce qu’on ne sait pas, au train où vont les choses, c’est à quoi novembre cette année ressemblera. On peut quand même vous dire quelles musiques on écoutera :
#01 Das Kinn renouvelle tout ce qu’on pensait savoir de l’humour dans le rock allemand, du rock dans l’art, et de l’art dans la techno, de la techno dans la philosophie, de la philosophie dans le théâtre de l’absurde. Oubliez DAF ou la Nième ressortie des démos de Can : écoutez Das Kinn ; à Guin (CH) le 1er, à Marseille le 2, à Toulouse le 3, à Lyon le 4, à Munich (DE) le 18, à Bâle (CH) le 22, à Lausanne (CH) le 24 et à Neuchâtel (CH) le 25.
#02 Quand d’autres jouent encore simplement du rock, Rien Virgule en transpose toute l’intensité, l’urgence et le danger dans une grande averse de ritournelles synthétiques lyriques et noires ; à Billom (63) le 2, aux Rockomotives (41) le 3 et à Bordeaux le 4.
#03 Vincent Moon, qu’on a presque honte d’avoir encore à présenter, voyage infatigablement à la recherche de gestes extatiques saisies au cours de rituels sacrés, concerts sauvages de toute obédience, toute provenance, pourvu que la musique jette ensemble le corps et l’âme dans le même chaudron transcendantal. De tout cela, il monte d’exaltantes séances de communion syncrétique où cinéma direct, danse éperdue et musique dangereuse participent d’une seule et même quête spirituelle un peu voyoute ; à Oaxaca (MX) le 3 et puis voyage au Brésil ; au Rio de Janeiro le 18 et à São Paulo les 21 et 25.
#04 Entre la house music hédoniste des années 80 et l’électronique de laboratoire, Danse Musique Rhône-Alpes refuse de choisir. Du petit train techno, sa musique est peut-être l’un des derniers compartiments intégralement fumeurs ; au festival Positive Education (42) le 4 et à Paris le 11.
#05 Radio Hito joue d’une musique qu’on ne saurait décrire, aux confins du poème chanté, de la pop song en ce qu’elle a de plus rapidement agissante, de l’électro fureteuse et du minimalisme émouvant ; à Malines (BE) le 4, à Bienne (CH) le 18 et à Leeuwarden (NL) le 25.
#06 Avec ‘Agora’ (pour aller vite, très vite; des pédales d’effets, une guitare, des lumières) Julien Desprez mêle podorythmie, saturation électrique, variations lumineuses et déséquilibres corporels en une performance à voltage maousse et joie luxuriante ; à Cologne (DE) le 4 et au festival Wine Nat White Heat (44) le 11.
#07 Borja Flames déboulonne en solo ses drôles de tubes rétro-futuristes et les livre à l’os, tout en vrombissements de synthés cheap transfigurés, rythmes impairs, voix de velours et magnétisme pope (voyez sa barbe) ; à La Chaux-de-Fonds (CH) le 6, à La Marbrerie (93) le 8, à Valence (26) le 9 et à Vevey (CH) le 10.
#08 Duo de koras, litanies anguleuses et cadencées, le folk amerloque ou britannique, la new wave, les musiques mandingues ou créoles, on est heureux d’aller écouter en toute intimité les belles chansons déboussolées au sens fort de Stranded Horse en compagnie de Boubacar Cissokho ; à Paris : au Café Comets le 7 et pour un concert secret le 8.
#09 Pop songs hurlés, chuchotées, caressées, tordues sans cesse à la faveur d’harmonies outrageusement lubrifiées et d’expérimentations violentes: on va toujours écouter Èlg et la Chimie sans être tout à fait sûr à l’avance de ce qu’on y entendra, tant leurs chansons mutantes mutant en effet, sous les mains du trio et plutôt dix fois qu’une, comme on imagine l’herbe pousser dans une galerie de miroirs déformants ; à Lyon le 8, à Saint-Etienne (42) le 9 et à Thiers (63) le 10.
#10 Le jeu de guitare d’Eric Chenaux s’étire comme de la sève d’hévéa, le modelé vaporeux de son chant de tête donne à la soul-music des airs de Joconde alanguie, son groove prouve que deux et deux font cinq et ses chansons titillent comme du Marvin Gaye perforé par Monk ; à Tulle (19) le 9, à Puiseux-en-France (95) le 28 et à Survilliers (95) le 29.
#11 Avec ‘Moondog à travers le 20 siècle’, Amaury Cornut met toute son élégante nonchalance, sa souriante érudition et sa folie amoureuse au service d’un des compositeurs les plus souterrainement influents de la musique américaine actuelle. On a rarement entendu une conférence si vivante, enjouée en même temps qu’authentiquement instructive ; à Mâcon (71) le 10 et à Massy (91) le 21.
#12 Poèmes psalmodiés, boucles hypnotiques, violoncelle baroque et saxophone circulaire, pour Le Cri du Caire, le rock semble un exercice spirituel, le soufisme une révolte électrique, et le jazz un grand poème respiratoire ; au festival Le Guess Who? (NL) le 10, à Beynes (78) le 18 et au festival Explore The North (NL) le 26.
#13 Dinette détournée en instrumentarium percussif d’inspiration asiatique, strip tease rock n’roll jusqu’à nudité intégrale du set de batterie, montages divers et synthés méditatifs: I N S T I T U T R I C E vous sert du vin nature dans un bol tibétain ; au festival Wine Nat White Heat (44) le 10.
#14 La Tène martèle et fait tourner sa musique revêche et sombre jusqu’à ce qu’elle produise une espèce de miel inattendu, hallucinatoire et chaud. La scène quand La Tène y monte est à la fois une forge et un laboratoire d’alchimie ; à Bruxelles (BE) le 13.
#15 On ne présente plus Gaspar Claus, violoncelliste tour à tour méditatif et fougueux, accompagnateur bon vivant ou compositeur ascète, meneur d’ensembles fous ou navigateur en solitaire. La musique qu’il joue en concert ressemble à quelques orages sous-marins où s’électrocutent les hippocampes. Allez-y voir si on vous ment ; à Tourcoing (59) le 16, à Bordeaux le 22, à La Rochelle (17) le 23, à Lons (64) le 24 et à Saint Vincent de Tyrosse (40) le 25.
#16 Arrosez vos blessures d’alcool fort, un bâton de bois entre les dents. Et écoutez le folk de Matt Elliott, dont la luxuriance de nuances de noirs est un vertige en soi ; au Festival Invisible (29) le 16, à Fougères (35) le 17, à Agen (47) le 24, à La Romieu (32) le 25 et à Marseille le 26.
#17 Sourdurent montent à quatre sur des ressorts rythmiques complexes et exultent quelques rumeurs de musiques traditionnelles imaginaires (délirant ensemble Centre de la France, Grèce, Maghreb et Saturne). Le résultat, sans équivalent ici, ailleurs ou encore plus loin est une musique folle d’inventivité ; à Blois (41) le 17, à Bruxelles (BE) le 18 et à Saint-Félix (60) le 19.
#18 Utilisant depuis quelques années le son comme un outil d’explorations des fonds marins à la façon d’un Jean Painlevé platiniste Vincent Malassis essaime compositions et installations plus féériques et déroutantes les unes que les autres faite de sea-recordings, de drones phosphorants comme des méduses, et d’harmoniques tétant l’oxygène à la bouteille ; au Musée d’Art Moderne de Paris le 20.
#19 ‘Le petit fugitif’ est un grand film d’errance inondé de soleil. Une fois sa bande-son entièrement remontée par Eric Chenaux, entre field recording pataphysique et jazz ralenti jusqu’à devenir une ombre de musique, il se transforme en fascinante ballade crépusculaire et c’est un véritable sortilège ; au festival de ciné-concerts ‘SYNCHRO’ à Toulouse le 25.
#20 Avec quelques percussions, “réveils contrôlés”, métronomes ensorcelés, abreuvé de philosophie non-occidentale et de littérature de combat, Alexis Degrenier transforme tout un alphabet conceptuel en théâtre de pulsions ; à Brest (29) les 29 et 30.