30/09/2022 / NEWSLETTER OCTOBRE 2022

NEWSLETTER OCTOBRE 2022

Bonjour à tou.s.te.s,

La rentrée suit son cours avec de nombreux et vivifiants rendez-vous un peu partout en France et en Europe. Gangs tapageurs ou funambules discrets, plastiqueurs du verbe ou dresseurs d’ombres hallucinés, stylistes élégants ou barbouilleurs brutalistes, voici par le menu les artistes que vous aurez le plaisir de voir ou d’écouter tout au long d’Octobre. C’est parti :

#01 L’Ensemble 0 joue ‘Elpmas, à savoir le Grand Oeuvre pour ordinateur du grand Moondog qu’on ne vous présente plus ici, donné en acoustique pour marimbas véloces, fields recordings sablonneux sur Revox hanté, voix d’aujourd’hui, pour la Nuit Blanche à la Philharmonie de Paris le 1er.

#02 Loup Uberto fabrique un espace, fabrique des durées, puis les expérimente. Faite de rumeurs et d’échos mais aussi de matière brute, de notes éparses, d’airs anciens et d’airs très neufs, sa grammaire n’appartient qu’à lui. C’est une grammaire qui brûle;  à Bonn (DE – Bundeskunsthalle) pour installation et performance, les 1er & 2.

#03 Gaspar Claus violoncelliste ? Arpenteur de mondes tout aussi bien, tresseur de lignes neuves et releveur d’empreintes. Ses concerts entre musique écrite et improvisée, entre lyrisme et concepts tendres, sont autant d’utopies flottantes et de zones hospitalières; à Paris (Le Trianon) en ouverture de Keren Ann & Quatuor Debussy le 3, puis à Massy (Paul B)  le 13.

#04 Mocke, guitariste magistral, est un compositeur hors-norme. Sa musique rêveuse, mélodieuse et accidentée évoque aussi bien Monk que MessiaenTom Verlaine que Stravinsky. Pleine de science fêlée, de grâce et de joie enfantine, elle est un ravissement. Elle fait même repousser les cheveux; à Bruxelles (MIMA) le 4, à Sète (Internationales de la Guitare) le 16, à Tarbes le 18, à Toulouse le 19, à La Réole (33) le 20, à Londres (Café Oto) le 23.

#05 I N S T I T U T R I C E fait tinter les bols et les esprits en un charivari percussif et discrètement électronique qui évoque les transports les plus tintinabulants de la musique orientale (Cambodge, Chilippine, Tibet…), passés à l’émeri d’un rock en lambeaux, la musique sacrée frottée à la musique du désordre; à Strasbourg le 5, à Lyon (Le Périscope) le 6, à Marseille (L’Embobineuse avec Sourdure)  le 7, et à Crest le 8.

#06 Sourdure chante, violonne et déboussole dans quelque forêt de mini-jacks, quelques unes des meilleures chansons nouvelles de notre siècle maigrichon. Percussives, tendues, sexy, expectorées en français maboule ou en occitan zébulon, elles définissent le psychédélisme d’ici-maintenant. Ab joy!; à Marseille (L’Embobineuse avec I N S T I T U T R I C E) le 7, à Forcalquier le 8, et à Oraison le 9.

#07 Danse Musique Rhône-Alpes rend la musique de club à tout ce qui fait son prix : l’humour tordu, le groove infectieux, la liberté, l’irresponsabilité géniale. L’écouter rend plus beau, plus souple, plus zozo; à Ciboure le 7, à Pau (Festival Accès(s)) le 8, à Budapest (HU – UH Fest) le 13, à Nantes (le lieu unique) le 14, et à Strasbourg le 28.

#08 ‘Agora’ de Julien Desprez : il est le Fred Astaire de la guitare électrique, l’Arto Lindsay de la danse contemporaine, le Douglas Fairbanks du boucan à ampérage maousse. Spectacle en soi, ‘Agora’ est un régalant tohu-bohu de courts-circuits, d’épuisements et de re-départs instantanés; à Montreuil (La Marbrerie avec Jerusalem In My Heartle 19.

#09 Eric Chenaux est à la fois l’un des derniers grands singers-songwriters et le vandale qui attente à la chanson avec des bonds de guitare-marsupilami, des durées tirées par la queue, des dissonances météoritiques. On croit y entendre du jazz mais non, du folk mais non, de la soul mais non, du post-Derek Bailey mais non mais si, quand même. Sa musique est peut-être parmi les plus étranges qui soient aujourd’hui tout en étant l’une des plus mélodieuses, les plus groovy, les plus cajolantes; à Barcelone (ES) le 8, à Vic (ES) le 9 et à Rodez (12) le 16.

#10 Matt Elliott jette des sorts, brise des alambics, ajoute des entrelacs aux vieux grimoires. Il descend la lune au revolver d’une simple inflexion de voix. L’écouter berce l’araignée qu’on a tous au plafond et fait tourner la pomme en calva et le calva en brume. L’écouter mord le foie; à Montpellier (Les Internationales de la guitare) le 8, à Arthez-de-Béarn (64) le 9.

#11 Rien Virgule donne une pop mutante d’ombres brutales, une mosaïque de bandes inversées et de reflets déformants. Ses vers cassent, ses synthés suspendent les haleines, ses cahots font notre joie. Imaginez un This Heat féru de poésie italienne, un post-punk d’avant le punk voire même d’avant le rock (oui) ou Robert Wyatt dont la musique serait un karaté, un vieux fusil à peinture utilisé comme un télescope. C’est tout, c’est rien, point. C’est Rien Virgule; à Troyes le 13, à Bruxelles (Botanique) le 14, en Angleterre; à Bristol le 15, avec Arlt à Londres (Café OTO) le 19 et à Brighton le 20, à  Bricquebec-en-Cotentin le 21 et à Nantes le 22.

#12 Winter Family avec des orgues d’église portatifs, des percus ensorcelées, des boîtes à rythmes furibardes et un chant de voyante aveugle (vous avez bien lu) invente une musique de guerre et de réconciliation. Leurs concerts hypnotisent et réveillent brutalement. Winter Family compose depuis dix ans la bande son de notre monde, cette cocotte minute. Pétoche comprise, douleur comprise. Amour compris; à Nantes (le lieu unique) le 13.

#13 Èlg et la Chimie organise à quelques cerveaux fous dans un labo mobile un précipité tout ce qu’il y a de chelou. La pop y vire au rouge dans le tube trop secoué d’un dub impossible. C’est cartoonesque, plus authentiquement surréaliste que le surréalisme lui-même, un théâtre d’objets sans objet et c’est irrésistible; à Grenoble (La Bobine) le 13, et à Marseille (L’Embobineuse) le 14.

#14 Radio Hito captive, enchante et surprend avec ses montages de poèmes en italien désalés sur une électronique cosmonaute elle-même trouée de motifs pianistiques de toute beauté. C’est un bien curieux et c’est vraiment réjouissant. Parfois la trompette y transforme la météo; en Allemagne et Suisse; à Cologne le 14 (Night of Surprise), à Vevey (Festival Le Bout du Monde) le 15, à Mülheim (Festival Muhlheimer Zòngtage) le 22.

#15 Bégayer amène le rock dans des zones défendues, avec rumeurs de jazz sans swing et des expérimentations brutales qui incendient le bulbe. C’est bruyant, intelligent, gueulard, c’est à la chanson ce que Gaston Chaissac est aux peintres du dimanche et aux musiques nouvelles ce que le rêve d’un chien devant le poêle est à la conquête spatiale; en Allemagne; à Cologne le 14 (Night of Surprise), en Norvège; à Stavanger le 20 et à Bergen le 21.

#16 ‘Fixin extended’ de Sylvain Darrifourcq (avec Valentin Ceccaldi au violoncelle et Ronan Courty à la contrebasse) qu’est-ce que c’est ? Une pieuvre stroboscopique et tapageuse ruant dans des filets de cordes excentriquement tressées ? Une moissonneuse-batteuse ondulant dans d’improbables gravitons sonores ? Une ode polyrythmique à l’épilepsie considérée comme un super pouvoir ? Un cerveau qui cogne à l’unisson du cœur directement dans les poignets ? Pour vous faire une idée : courez à la première à Bourges (Le Nadir) le 15.

#17 Arlt avec une guitare mal accordée et des magnétos K7, joue au lance-pierres des chansons qui ressemblent à des dessins d’enfants drogués et creuse des galeries souterraines entre l’école maternelle et le royaume des morts. Leur marelle psychotique mêle entre ciel et terre l’animal, le végétal, l’humain trop humain, l’automobile, le cosmique et le gravier; au Royaume-Uni; avec Rien Virgule à Londres (Café OTO) le 19 et à Brighton le 20, en Belgique; à  Liège le 22 et à Bruxelles (Le Botanique) le 23.

#18 Vincent Moon’s Live Cinéma transforme la projection de cinéma en cérémonie spirituelle ultra-mouvementée. Filmeur possédé, projectionniste danseur, conteur halluciné, il invoque RouchHerzog ou un Platon sous ayahuasca délirant dans sa caverne pour un tour du monde à la fois cubiste et  parfaitement derviche, virée au Portugal; à Porto le 24, à Bragança le 25, à Coimbra le 27, à Caldas da Rainha (Museu José Malhoa) le 28.

#19 Jerusalem In My Heart livre de très intenses incantations inquiètes et combustibles. Un bouzouk, un modulaire, des mélismes vocaux dessinent ensemble toute une frénésie d’entrelacs colorés et mordants sous le tir d’images abstraites en 16mm (de calibre); à Montreuil (La Marbrerie) avec Julien Desprez le 19!

#20 Melaine Dalibert donne des récitals miroitants où se condense à deux mains véloces sur un grand dentier d’ivoire, la pop la plus sophistiquée et l’écriture contemporaine la moins solennelle. Voyez les lignes: elles bougent; à l’Opéra de Limoges le 20.

#21 Le Cri du Caire ne crie pas vraiment mais fait tourner sept fois son son saxo dans sa bouche, voire le double, voire le triple, voire à tout jamais et prouve si besoin qu’inspirer/expirer, naître/mourir, entrer/sortir sont des occupations circulaires et réversibles. Pendant ce temps le violoncelle baroque n’roll assure le barouf et la poésie d’inspiration soufi fait du cosmos entier sa toupie; à Entraigues-sur-la-Sorgue les 21 et 22.