01/07/2023 / NEWSLETTER SUMMER 2023
NEWSLETTER SUMMER 2023
Ami-es, bonjour,
À l’heure où nous vous écrivons le ciel est bleu, presque trop, il vibre. On va avoir chaud, il fera sec, il fera soif. On se baignera dans d’inquiétants potages. Pourtant, dans la fonte du monde, nous danserons peut-être. Nous tomberons amoureux. Les fourmis ivres mortes nous observeront comme de grandes andouilles. Pour un peu de fraîcheur dans la fournaise, pour beaucoup de joie, d’amitié et de fourmillements en tout genre : voici nos rendez-vous de l’été :
#01 France Sauvage est un trio de garnements turbulents voûtés sur un gros train électronique entièrement conçu pour dérailler sans cesse, provoquer moult accidents, produire du bon boucan. Tout à fait imprévisible et bouillonnante, leur musique sans nom ni contour, est au final du rock, du vrai, sans aucun des gimmicks trente fois morts et plus ou moins bien ressuscités du rock, tout simplement parce qu’elle donne envie de sauter partout, de tout casser et de s’en trouver comblés; au Festival Bruisme à Poitiers le 1er juillet.
#02 La grande machine ‘Fixin Extended’ à battre et compter, conçue par Sylvain Darrifourcq, grand théoricien du jazz SF en version augmentée, humaine et organique, dans une installation plastique impressionnante, une valse amoureuse et ambiguë entre la robotique et le pouls humain, le penser grave et la sensualité. A voir absolument au Festival Bruisme à Poitiers le 1er juillet.
#03 Impur héritier des frères Lumière et de quelques chamanes cosmonautes, notre pèlerin-collecteur-conteur-danseur Vincent Moon organise les points de fusion entre diverses traditions hétéroclites toutes tournées vers les paroxysmes et le sacré. Dans ses cérémonies collectives, cinéma et musique sont découpées-rapiécées ensemble et projetées dans le noir des rêves à travers ses Live Cinéma; aux Orientales en Anjou le 1er juillet, à ‘Mens Alors’ avec Loup Uberto le 3 août et à Berlin (DE) le 11.
#04 Peu de compositeurs laissent aujourd’hui une telle impression d’allier le plus sophistiqué au plus brutal. Entre héritage Ligetien, musiques traditionnelles du centre de la France, science héritée du monde arabe, polyrythmies et ténébreuses élucubrations mentales sur l’espace, la musique d’Alexis Degrenier tabasse dans les intervalles, fronce les sourcils dans les modulations les plus étranglées et emprunte sans jamais les rendre, en brigand merveilleux, des trajets mélodiques jusqu’ici inouïes; au Festival Bruisme à Poitiers le 1er juillet, au Festival Météo pour la première du duo avec Clara Lévy le 25 août.
#05 Radio Hito met des poèmes en musique, qu’elle chante en traduction italienne, qu’elle hachure d’électronique lo-fi, qu’elle hérisse de contrepoints, ne contredit en rien l’anti-lyrisme qu’elle y cherche, mais concourt à donner comme une vitesse neuve à ces étonnants petits véhicules de sens et de mystère. Et à célébrer toute l’”obscure extravagance de vivre” qu’ils révèlent; en juillet à Bruxelles le 2, dans le Lot le 9, à Toulouse le 11, à Auch le 12, à Douai le 29, et en août aux Siestes Teriaki (proche du Mans) le 26.
#06 Loup Uberto est un cracheur de flûtes teigneuses, sculpteur de fréquences abrasives, brailleur sur-exact ou philosophe en lambeaux. Il continue de cheminer jusqu’à se confondre lui-même avec le chemin qui mène de ses paysages mentaux aux paysages objectifs du monde et vice-versa; en juillet à Lyon le 4, à Grenoble le 8, à Bruxelles le 14, à Valkhof Festival (NL) le 15, au Fanø Free Folk Festival (DK) le 22, et en août à Mens Alors, duo avec Vincent Moon pour un live-cinéma le 3.
#07 Borja Flames a enregistré son plus beau disque, rempli de hits rétro-futuristes évoquant les standards soul, les mondes lointainissimes du Battiato le plus pop, des Talking Heads repris au synthé dans l’autoradio d’un aéronef en plein road trip interstellaire. Il s’attelle ces jours-ci à leur déconstruction joyeuse en solo sorcier, comme pour faire danser son propre automate sur les décombres de ses propres tubes; en juillet à Tours le 5, et Saint Ouen (93) le 6.
#08 Dans ‘Le Pays De Waquse’ se cachent le Dj Set d’Amaury Cornut (bien connu de nos services pour ses conférences itinérantes et coruscantes sur Moondog) et Hugo Saulnier qui sont amis d’enfance. Ce n’est pas rien. Et même ça change tout. On sent dans leurs sets toute la complicité de ceux qui reconduisent ad vitam leurs premier jeux. Ne ratez pas leurs beaux échanges malicieux, égarants, sur-excitants. Vous y découvrirez de superbes raretés remontées des bas-fonds érogènes de la deep-house la plus psyché, du field recording et des fondus désarmants; en juillet à Nantes le 6, et Paris le 7.
#09 Mocke n’en finit plus d’étonner et de réjouir. Il est à la guitare électrique ce que le tapis volant est à l’escalier mécanique. Doué comme pas deux pour tirer des lignes abstraites dans le buffet de la pop la plus sweet & cute, comme pour élaborer de bouillonnants fleuves de composition savante où 20 mn durant rien ne se répète jamais, capable de donner à la musique contemporaine la grâce et la légèreté d’une ballade de Jonathan Richman ou d’importer en mambos cartoonesques les mathématiques perforées de Thelonious Monk, le voici ; en juillet en tête à tête avec l’arrangeur et pianiste quadrumane Nicolas Worms : le 7 juillet à Labège et le 11 août au festival L’été Mutli-Pistes du Sirque (87) et en solo le 8 juillet à Paris et le 24 août à Baignade Sauvage (81).
#10 Sourdurent, c’est notre virevoltant Peter Pan des musiques traditionnelles technoïdes ici augmenté en Agence-Tous-Risques psyché-bourdonnante avec en sus de son violon de boucher, de ses électroniques en astéroïdes kamikazes un violoncelle joué comme d’une basse électrique, du banjo furibard et distordu, de la cabrette époumonée. On y danse, on y danse pas très rond; en juillet à Blois le 15, et en août à Saint-Contest (14) le 30, et aux Les Traversées de Tatihou (50) le 31.
#11 Le Cri Du Caire, c’est du rock spirituel, du vrai, fait de poésie soufi soufflée dans les bronches du jazz, de saxophone sphérique et de guitare de fakir allumé au service du sacré, le sacré qui fait déborder la valse des planètes jusque dans le coeur des dieux; en juillet au Festival Rhizomes (Paris) le 7, aux Nuits de Fourvière le 17, et en août au Festival de Chaillol le 11.
#12 Eric Chenaux n’envisage pas la chanson comme une succession de moments forts mais comme un grand chant étal et naturel où s’ abolissent l’espace et la durée au gré d’accidents de guitare, d’humour convexe et de mélodies célestes ramollies dans l’eau des pâtes. Nul comme lui ne sait allier science du songwriting éternel, inondations free, groove funky ultra ralenti, sens burlesque de la note elle-même; en juillet au Fanø Free Folk Festival (DK) le 22, et à Ségur-le-Château (19) le 26.
#13 Dj Soufi Aubrac c’est Sourdure aux platines pour de grands charivaris dansants au cours desquels tout est permis, tout est possible surtout les passes d’armes les plus inattendues, des musiques de granges aux musiques de club, du post punk à la valse musette, d’une bourrée méga-pétée au rap le plus croustillant; à Aurillac le 29 juillet.
#14 Gaspar Claus joue du violoncelle comme on pilote le Nautilus. Il allume des phares sous la mer, drague les monstres, fait phosphorer les algues et les coraux. Toutes les musiques y entrent, méconnaissables d’être ainsi rassemblées, désirables à nouveau d’être ici rafraîchies; au Haldern Pop Festival (DE) le 4 août.
#15 Lucas Ravinale et Loup Uberto est un duo de taiseux-gueulards chiquant les dialectes d’Italie rurale des heures durant pour les recracher en longs traits de jus noir ébouillantant tout en s’esquintant les poings sur des gros tambours de ferme; en août à Mens Alors le 4, à Hauterive (CH) le 11.
#16 Das Kinn mélange tout comme si rien n’avait existé, kraut, post punk, house music etc.., et parvient à rendre tout ça aussi jeune et frais que noir et courroucé et marrant avec ça, à condition que l’humour sans objet, sans bord et sans la moindre planche où poser le pied vous fasse effectivement marrer. En tout cas, ce rejeton post post dada de Daf et de Grauzone va vous réveiller; au Micro Festival (Liège, BE) le 6 août.
#17 Rien Virgule c’est le feu, c’est la glace, c’est des mélodies renversantes d’immédiateté et de tendresse quoi que jouées au poing sur de gros synthés cuirassés comme des insectes géants et menaçants. Et la batterie sur tout ça: l’enclume, le marteau. Intense et sidérant; au MordorFest (48) le 11 août.
#18 Marion Cousin & Kaumwald ré-enchantent tout un corpus de chants de joie, de peine et de travail empruntés à la tradition ibérique par une chanteuse et musicienne glaneuse-cueilleuse, frottée par le duo d’avant-techno aux psychédélisme les plus inédits à la faveur de vocoders rutilants, de drones explosifs et de textures sournoises; en août à L’été Multi-Pistes du Sirque (87) le 18, à Genève (CH) le 19.