01/02/2021 / NEWSLETTER FEBRUARY 2021

NEWSLETTER FEBRUARY 2021

Cher public,

Nous allons devoir patienter encore un peu avant notre prochain rendez-vous. Les hautes sphères du pouvoir ayant décidé en leurs cabinets de la météo prochaine et décrété qu’elle était toujours aux intempéries, trop pour l’Art, l’amitié et la culture. Interdiction de sortir donc, interdiction de se voir, de partager et d’exister ensemble autour de formes rassérénantes : on ne connaît que trop la chanson. Retenons notre souffle et gageons qu’il n’en sortira en temps voulu, que plus puissant, réjouissant, insolent et réparateur.

Voici donc notre agenda de février annulé, une fois de plus. C’est triste et c’est rageant  mais nous vous offrons tout de même deux concerts en ligne. Avec pour commencer le roi des claquettes à pédales, nous avons nommé Julien Desprez dont la guitare d’outre-futur semble n’avoir été fabriquée que pour servir d’intercesseur entre ses pieds et les Dieux; en direct du Théâtre Municipal Berthelot à Montreuil le 5 à 18h. Et ensuite avec la captation de Sourdure & invité.e.s, en résidence au Nadir / Antre-Peaux à Bourges, qui sera diffusée le 12 février ici, en attendant son nouvel album tant espéré, le bien nommé ‘De Mòrt Viva’, grand carnaval électro-brueghelien et carte imaginaire où l’occitanie s’électrocute à Kinshasa, et où même les robots dansent la bourrée.

Vous trouvez le temps long, que diriez-vous de le monter à l’envers ? C’est ainsi en tout cas que s’y prend le réalisateur canadien Eric Cazdyn pour accompagner la musique d’Eric Chenaux pour une nouvelle collaboration : ‘3 Stars On Mountain Of Doom’ (Constellation) lors d’un titre hommage au « naïve shaman »  Richard Youngs. Une danseuse y donne tous ses gestes à rebours. L’envers du décor en quelque sorte.

Toujours sur votre canapé, on vous recommande aussi une playlist de salon avec les albums fraîchement parus chez nos amis et camarades, à savoir de la poésie percussive abstraite et tellurique avec : ‘Cohortes’ par I N S T I T U T R I C E (unjenesaisquoi), et des chansons sales, dépenaillées, incandescentes avec ‘Sauce chien et la guitare au poireau’ par Bégayer et Antoine Loyer & Mégalodons malades (un disque Le Saule / Gluck).

Chantons pour finir à l’unisson d’Ernest Bergez (Sourdure) qui tire pour nous dans son tarot la première carte de son futur album, ça s’appelle ‘la Rupture’ :

La saison chaude passée, tombés les derniers fruits, la table est rase et des particules d’apocalypse se diffusent dans l’air.
L’extérieur se referme sur les profondeurs intérieures.
La récession nécessaire couve une promesse de floraison en des temps plus favorables.
Alors la chanson met son costume de prière, se vêt d’atours incantatoires pour appeler la saison rude et embrasser son changement de cap. 

Puisse-elle nous tenir lieu de vaccin contre la morosité avant nos retrouvailles.

Couvrez-vous bien.