Èlg et La Chimie

Dès son premier album de chambre en 2004 ‘Le prototype de l’Homme Bébé’, Laurent Gérard alias Èlg (prononcer “Ailgue” ou “Hellg”) entreprend l’écriture de chansons, de contes et de ballades en français. Il utilise ces formats populaires comme autant de laboratoires dans lesquels étirer, réduire ou dissoudre la sainte formule couplet-refrain-couplet-pont. 

Sa curiosité éternelle pour la pop, du pire et du meilleur qu’elle a pu enfanter, de sa capacité à créer de la narration sur un temps bref, étirer du “earworm” sur des kilomètres et permettre un trait d’union entre toutes les classes socio-culturelles, l’a toujours accompagnée de près ou de loin dans toutes ses explorations musicales, des plus grotesques aux plus savantes. Il y’a toujours eu chez Èlg cette obsession, de par la difficulté de la tâche, à questionner, tordre, plier et déplier sa langue natale, parfois jusqu’à la glossolalie, faire tressauter le français et ses sonorités pour en dégager une  prose, dans laquelle les rimes existent, non pas par la finalité des mots mais par leurs associations d’images et leurs textures. Dans les textes d’Èlg, on peut retrouver des approches récurrentes comme le double démoniaque, le vertige du quelconque associé au métaphysique, le bestiaire mental et les longues listes hallucinées.

Après la sortie de son dernier album solo, ‘Dans le salon du Nous’ sur le label Vlek en 2021, l’envie d’une adaptation live et collective de certains morceaux de cet opus a émergée. Le groupe “Èlg et La Chimie” naît et se stabilise rapidement en trio avec le batteur Johann Mazé et la bassiste et chanteuse Marie Nachury. Èlg amène régulièrement des nouveaux squelettes de chansons, le groupe arrange les morceaux collectivement, les testent, et les malaxent au fil des tournées, agrandit la maison imaginaire, ajoute des chorales dans les corridors, des puits de lumière au grenier, gonfle l’émotion en cinémascope, en gardant la contrainte que la voix et les textes soient les plus intelligibles possibles, sans fard, à nu. Après une lente maturation, un album a finalement été capté en studio en 2024 et sortira à la fin de l’année 2025.

Èlg et La Chimie chantent l’harmonie, la guerre probable, l’introspection, la fuite dans le rêve, la manipulation des médias ou la perte d’empathie aux travers de kaleidoscopes poétiques et de collages d’images paradoxales, de façon tantôt douce voire doucereuse, tantôt abruptes et martiales, offrant une narration, un peu comme celle d’un long-métrage au pouls imprévisible. Une suite de scènes chantées, susurrées, parlées et hurlées, ponctuées de jaillissements en millefeuilles mélodiques, de ballades crève-cœur pour concert en stades, de comptines folk, de mantras électroniques et de finaux de comédies musicales.

Elg et la chimie font la tentative de dessiner leur propre cartographie du ciel pop. Richard Dawson, Céline Dion, Magma, Philippe Katerine, Pharoah Sanders, Mica Levi, Tom Zé ou Charlene Darling, se retrouvent toutes et tous à un moment en ombres chinoises dans cette épopée. 

Èlg est aussi la moitié du duo Opéra Mort et fût un tiers des Reines d’Angleterre avec Ghédalia Tazartès et Jo Tanz mais aussi du trio Orgue Agnès avec Sa Terral et Sourdure. Il compose régulièrement pour le cinéma, la radio et le théâtre.

Marie Nachury officie en solo sous le nom de Mille. Elle a fait partie du duo Brice et sa Pute, de l’Arfi et du Grand Sbam. Elle œuvre actuellement au sein du groupe Fantomas et de l’ensemble vocal Stimmlippe. Elle compose des pièces vocales pour le spectacle vivant. 

Johann Mazé, en solo sous le nom de Jihem rita, qu’on a aussi pu voir au sein de France Sauvage, du Cercle des Mallissimalistes, Lord Rectangle ou encore Chausse Trappe, compose pour le théâtre au sein de la Compagnie OLA.

Membre de SHAPE+ 2018

FORMATION :

Èlg : Voix, guitalélé, clavier
Marie Nachury : voix, basse, clavier
Johann Mazé : Voix, percussions

Co-production :  Le Jardin Moderne, La Bobine, Fabrique POLA
Avec le soutien du CNM